A
120 km au sud de la Nouvelle Orléans, L’Isle de Jean-Charles
sombre peu à peu. Longue de 8km, l’étendue de terre reliée au
continent par une unique route, a perdu 98 % de sa surface depuis
1995. En cause : la montée des eaux, l’érosion côtière, et
l’exploitation pétrolière qui fait rage en Louisiane, 4ème Etat
producteur de brut des Etats-Unis. Ses habitants, une centaine
aujourd’hui,
sont considérés comme les premiers réfugiés climatiques officiels
des Etats-Unis.
Depuis
2016, Sandra Mehl s’est rendue quatre fois à l'Isle de
Jean-Charles, pour interroger, écrire, et photographier ce bout du
monde amené à disparaître d'ici deux générations. Un temps
nécessaire pour entrer dans les maisons, les familles, et la vie des
individus qui la peuplent. Lors de ce quatrième séjour,
la volonté de donner à entendre l'île la mène à collaborer avec
Shoï, designer sonore orléanais pour capter par le sonore ce qui va complèter les photos, raconter. Il se charge de mettre en forme une bande son générale, des installations sonores qui organisent l'immersion du public ainsi qu'une scénographie suggérant la disparition.
« Fading
into the Blue » est une interprétation personnelle d'un
territoire sur le point de disparaître, et des derniers instants de
vie de ses habitants. Il met en scène la réalité quotidienne qui se répète jusqu'à la disparition, l'existence d'une fiction sous jacente.
Ce
travail au long cours a fait l’objet de parutions dans la presse
(Le Monde, L’Obs, Marie-Claire, Géo), et est présenté
aujourd’hui sous la forme d’une installation mêlant
photographies et bandes sonores
dans le cadre des Voix d’Orléans.
>version de présentation pour médiathèque